Ce jeudi 6 septembre, était en question le mode de gouvernance du Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) des bassins versants Gravona, Prunelli, Golfes d’Ajaccio et de Lava. Parmi 3 scénarios, la Commission Locale de l’Eau (C.L.E.) a fait le choix le plus ambitieux.
Des enjeux forts : protection, gestion et valorisation de la ressource en eau
Les représentants de deux bureaux d’étude impliqués dans l’élaboration et le suivi du SAGE, Armand JACQUET (Géo-HYD) et Marie-Christine NAVARRO (SCE) ont rappelé les enjeux importants pour un territoire englobant les bassins versants de la Gravona, du Prunelli et des golfes d’Ajaccio et de Lava, mais également le contexte, les caractéristiques du territoire, l’état des connaissances et les enjeux de protection, gestion et valorisation de la ressource en eau. Par la suite, une projection des principales illustrations du dossier a servi de document de travail aux membres de la CLE afin de décider de la gouvernance parmi 3 scénarios :
1/ un SAGE qui donne la priorité à l’entretien et à la préservation des milieux aquatiques et de la biodiversité et à la restauration durable de la qualité sanitaire de l’eau ;
2/ un SAGE qui contribue fortement à l’animation du bassin, à l’acquisition de nouvelles connaissances et à leur mise à disposition ;
3/ un SAGE où l’eau et les milieux aquatiques constituent des facteurs de développement territorial.
Des membres de la CLE attentifs, avant les échanges et le vote sur la gouvernance du SAGE.
Des interventions constructives
Plusieurs interventions ont été faites afin que le document de travail soit amendé, toujours constructives, elles sont venues compléter les échanges en phase de travail du document et le choix que la plupart des membres avait déjà exercé sur leur scénario favori.
Antoine ORSINI a souhaité modérer le satisfecit sur la couverture des besoins en eau et l’importance de la qualité. Il est revenu sur l’importance de la pédagogie dans les usages de l’eau afin d’éviter une disruption entre préservation et usages, mais aussi entre les différents usages pour ne pas opposer pêcheurs et activités de loisirs, développement des activités humaines et protection des espèces endémiques par exemple.
Muriel SEGONDY a complété la liste des masses d’eau souterraines à prendre en compte avec celle de la Caldaniccia et insisté sur l’importance de compléter l’état des connaissances sur la qualité des eaux par des analyses.
Jean-Nicolas ANTONIOTTI a poursuivi la demande d’analyses de la qualité des cours d’eau actuelle par des analyses de sédiments. Une remonté dans le temps au travers des couches sédimentaires qui permettrait d’affiner les connaissances sur les objectifs à atteindre en matière de qualité des masses d’eau.
Henri FRANCESCHI a plaidé sa vision de maire de village et élu de terrain. Il a insisté sur la nécessaire solidarité entre les différentes collectivités qui jalonnent un même cours d’eau les travaux à réaliser, notamment les stations d’épuration et leurs réseaux et surtout le financement de ces travaux.
Les représentantes des services de l’Etat et de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse ont précisé qu’il existe des stations de mesure réparties sur les cours d’eau des bassins du SAGE mais qu’elles ne couvent pas l’intégralité des cours d’eau principaux et tous leurs affluents. De plus ils ont listé les différentes études récentes, plans, schémas et stratégies, dont les données et les préconisations pourraient également amender le SAGE.
Le choix de l’ambition
La présidente, Valérie BOZZI, a procédé au vote à main levée et le scénario 3 a été plébiscité. Un choix ambitieux qui engage 9,022 millions d’euros pour un SAGE où l’eau et les milieux aquatiques constituent des facteurs de développement territorial. Dans le détail, priorités seront faites :
- aux études générales : risques littoraux à l’échelle du Golfe d’Ajaccio, étude hydrologique à l’échelle des bassins, … ;
- aux actions de développement local en lien avec l’eau : hydro-électricité, projets alimentaires de territoire, filière de collecte et valorisation des déchets carnés, produits touristiques, … ;
- au soutien aux espèces patrimoniales, notamment la truite macrostigma.
Valérie BOZZI procède au vote du mode de gouvernance du SAGE
Les prochains travaux de la CLE devront maintenant permettre la mise en œuvre d’actions concrètes, précédées comme il se doit d’études, de recherche de financements et d’arbitrages. Le SAGE et sa gouvernance maintenant bien établie interviendra comme un cadrage et un levier décisionnel.
La suite de la réunion a permis à la CLE d’entrer dans le concret avec le plan de gestion des zones humides et la présentation de sa phase 3 “proposition d’une politique d’intervention pour la conservation et la gestion partagée des zones humides”.
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Direction de la protection et de la valorisation du cadre de vie
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