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Il y’a quelques années Patrick Fiori a fait un pari celui de faire découvrir la chanson corse et ses artistes aux artistes du continent et bien évidemment au grand public. Le challenge a donc été remporté haut la main avec + de 400 000 albums vendus pour le 1 er opus.

Mais Patrick Fiori ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Aujourd’hui, il s’est lancé comme défi de remplir à Paris La Défense Arena pour entonner les plus grands hymnes de l’Île de Beauté, le samedi 28 octobre 2023. Une centaine d’artistes artistes sont attendus sur scène.

Le magazine Paesi l’a rencontré accompagné de Fréderic Poggi de Voce Ventu à l’occasion de la sortie du nouveau clip de Corsu Mezu Mezu 2 (qui preuve de l’engouement du public a réussi à faire 30 000 vues en quelques heures sur Youtube ) pour la chanson Ti vecu a mio bandera.  Ce fut l’occasion de réaliser une interview croisée très détendue

Comment est né le projet Corsu Mezu Mezu ?

Patrick Fiori :

Ma mère est Corse, elle est née rue de l’Assomption à Ajaccio. Toute jeune, elle a dû quitter son île. Ça a été un déchirement. Alors depuis Marseille, elle nous a transmis sa culture. Tous les soirs, elle nous parlait de sa vie là-bas et elle nous la chantait.

Cet amour de la Corse, on l’a au fil des années transmis à tous les étages de notre immeuble marseillais. Imaginez 70 nationalités qui ont pu appréhender la richesse de la culture corse.

Par la suite, j’ai entamé ma carrière de chanteur et j’ai commencé à rencontrer des artistes et à leur parler de la Corse. Je me devais de transmettre cet héritage légué par ma mère. Ces derniers se montraient très réceptifs.

Néanmoins, le projet est né véritablement au moment où j’ai posé un casque sur les oreilles de Patrick Bruel et que je lui ai fait écouter « Corsica » du regretté Petru Guelfucci. Là son visage s’illumine et  il me dit » ça fait 20 ans que je veux chanter cette chanson ! »   Je lui réponds alors « ça tombe bien j’ai un projet ». Il a donc été le premier à embarquer. Ce fut le début de mon rêve d’enfant.

D’autres ont rejoint la démarche ! Des artistes qui me connaissent et me font confiance. Et cette confiance, me permet de les embarquer dans des registres où on ne les attend pas. Par exemple Soprano, heureux d’y participer et qui m’a dit : « Patrick avec la chanson Terra Corsa tu m’a emmené dans le registre du lyrique ».

Ainsi, depuis le début de cette aventure, je n’ai essuyé aucun refus ! En effet, les artistes sont séduits par le répertoire exceptionnel que nous offrent la musique corse.

Aujourd’hui, je ne m’interdis rien et je peux vous dire qu’on en est qu’au début de ce projet Mezu Mezu.

Justement, Fréderic Poggi, qu’est-ce qui vous a motivé, vous en tant qu’artiste Corse à participer à ce projet ?

Frédéric Poggi :

C’est avant tout l’échange et le partage ! J’avais déjà participé au premier opus avec les Chjami Aghjalesi. J’étais donc naturellement séduit par le projet.

Lorsqu’on en a parlé avec Voce Ventu, ça s’est fait naturellement ! Car Voce Ventu est avant tout un groupe d’ouverture.

Et puis, bien sûr, c’est positif pour l’identité et la langue corse. Un jeune qui aime Patrick ou Jenifer, mais qui n’est pas locuteur, il va peut-être apprendre par leur biais la langue par exemple.

Parlons un peu de ce grand concert à Paris la Défense Arena, c’est un défi immense ?

Patrick Fiori :

Tout à fait ! Imaginez, c’est plus « énorme » niveau organisation que les Enfoirés. En effet, les Enfoirés, ce sont 46 artistes sur scène. Là, on est 100 /105. De plus, le challenge majeur, c’est que ce n’est pas une tournée.  On doit être prêt en un soir. C’est beaucoup de travail, par conséquent, je tiens particulièrement à remercier les artistes qui m’accompagnent pour tout le travail accompli et à venir et plus particulièrement Frédéric ici présent, Jean-Charles Papi, et d’autres insulaires.

Oui, c’est une folie mais j’aime les défis. Et surtout, j’ai fait la promesse à tous les artistes d’aller à la Défense. Je ne peux tous les citer, ils sont une centaine. Mais je peux vous dire qu’ils seront quasiment tous là !

Seront présents entre autres, Voce Ventu évidemment, Diana di l’Alba, Antoine Ciosi, l’Avvinta, Canta u Populu Corsu,  A Filetta, Christophe Mondoloni,  et pour les artistes du continent Florent Pagny, Patrick Bruel, Slimane, Kendjy, Nolwenn Leroy, Claudio Cappeo et bien sûr Jenifer…

Pour nous tous, ce sera un moment exceptionnel où l’on va ressentir tout cet amour que les gens ont pour la Corse. Et on espère qu’ils seront nombreux.

D’ailleurs, je vais vous faire une confidence : si on réunit + de 35 000 personnes, on va au stade Vélodrome à Marseille !!

On l’a compris, on est qu’au début de l’existence de ce collectif Mezu Mezu, comment souhaitez-vous le faire perdurer ?

Patrick Fiori :

(il rit) T’en penses quoi Fred, il faut continuer à aller toujours plus loin !! Trêve de plaisanterie, il y’aura sans doute un album, 3, un 4. Ces derniers seront portés par la jeune génération des artistes insulaires. Il y’a actuellement des groupes talentueux qui émergent ! Ces derniers s’appuient sur les groupes comme Voce Ventu. Et ils ont la volonté de suivre les traces de leurs ainés !

Fréderic Poggi :

Voce Ventu s’est toujours investi auprès des jeunes, à l’instar par exemple de Jean-Philippe Martini.

Patrick Fiori :

De toute façon, l’étendard de ce collectif, c’est la transmission ! La nouvelle génération a besoin des anciens pour prendre son envol et faire ce métier le plus longtemps possible.