L’État et le CIAS du Pays Ajaccien contractualisent pour lutter contre le non recours aux droits et pour réduire la fracture numérique.
Ce 4 décembre 2020, ils sont signataires d’une convention dont l’objectif est de renforcer les coopérations entre les acteurs et instaurer une meilleure articulation entre leurs interventions, en cohérence avec leurs champs de compétences respectifs, afin d’améliorer l’accès aux droits sur le territoire rural de la CAPA.
Dans ce cadre, le CIAS mettra en œuvre des actions nouvelles ou renforcera des actions existantes, en association étroite avec l’État, ses partenaires et des personnes concernées.
Un engagement fort pour lutter contre toutes les formes d’inégalité, d’exclusion et d’isolement
Au-delà de la solidarité nationale qui s’exerce à travers la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté présentée en septembre 2018 et du rôle de chef de file de l’action sociale de la Collectivité de Corse, le CIAS est un acteur essentiel pour renforcer l’action sociale de proximité.
Une coopération institutionnelle à la hauteur des enjeux sociaux du territoire
L’action sociale de proximité est indispensable mais elle ne peut à elle seule résorber les déséquilibres sociaux de notre territoire. C’est pourquoi il faut coopérer, contractualiser et coordonner nos interventions. Le CIAS s’est employé depuis 2 ans à formaliser des coopérations notamment avec nos partenaires associatifs, mais également avec les opérateurs de la sphère privée économique (producteurs locaux, entreprises de transports, enseignes de l’alimentaire) ou encore avec les opérateurs de l’économie sociale et solidaire et le bénévolat.
La situation sociale largement dégradée milite pour un regroupement de l’ensemble des forces, pour une co-construction des politiques sociales et pour un désenclavement des politiques à l’échelle de chaque collectivité.La contractualisation du CIAS avec l’État est un premier pas vers une coopération institutionnelle indispensable, organisée et concertée.
Contact
C.I.A.S 3 rue Sœur Alfonse 20000 Ajaccio Tél : 04 95 51 52 88 Fax : 04 95 21 64 17 Mail : cias@ca-ajaccien.fr
Téléchargements
Laurent Marcangeli, Président de la CAPA – David Frau, Vice-Président du CIAS
Pascal Lelarge, Préfet de Corse – Laurent Marcangeli, Président de la CAPA
Une convention entre le CIAS et l’État afin d’améliorer l’accès aux droits sur le territoire rural de la CAPA
L’État et le CIAS ont prévu de signer une convention afin de renforcer les coopérations entre les acteurs et d’améliorer l’accès aux droits sur le territoire rural de la CAPA.
En effet, le non-recours au droit est un facteur de fragilisation des populations les plus modestes. Ne pas bénéficier en partie ou en totalité des aides sociales vulnérabilise, voir appauvrit de nombreux ménages.
Ce non-recours au sein des populations les plus vulnérables s’explique le plus souvent par
- le manque d’information : ne pas connaitre l’existence d’une prestation ou ne pas bien appréhender les critères d’éligibilité
- le coût et la complexité d’accès : être découragé par la complexité des démarches la capacité de se déplacer jusqu’au guichet d’accueil ou à posséder les outils numériques nécessaires
- la crainte d’être stigmatisé : la fierté ou le manque de confiance dans les institutions
Cette convention présente donc de nombreux enjeux en matière de :
-
- justice sociale, en premier lieu, dans un monde où les personnes les plus vulnérables sont souvent celles qui méconnaissent le plus leurs droits ou la manière de trouver leur chemin dans le système
- coûts administratifs,
- suivi des personnes,
- confiance dans les institutions.
Le Pays Ajaccien : un territoire de disparités
Le territoire du Pays Ajaccien se caractérise par une précarité élevée puisque près du tiers de la population n’a pas les revenus suffisants pour « joindre les deux bouts » et 20% des personnes vivent de faibles voire de très faibles revenus (Environ 16 800 personnes).
Cette population précarisée est jeune (15-24 ans). Elle représente 10% de la population totale (environ 8 500 jeunes). Ainsi, 1 jeune /10 a peu ou pas de diplôme. 8.8% (750 jeunes)sont déscolarisés.
Le Pays Ajaccien connaît d’importantes disparités en termes de revenus mais également d’emplois, de services, de logement et de mobilité (réseau routier, transports en commun…).
En effet, la ville-centre concentre la majeure partie des emplois (ce qui implique d’importants déplacements quotidiens, source de congestion des axes routiers) et plus de 80 % de la population.
Ce territoire ne fait pas exception face aux problématiques nationales qui recouvrent les difficultés liées au logement, à la subsistance et à la mobilité / ou à l’accès aux droits.
Deux grandes actions vont être mises en œuvre par le CIAS
Action 1 : mise en place d’une aide à l’acquisition et à l’utilisation de tablettes numériques
La première action concerne la prévention du décrochage scolaire par la réduction de la fracture numérique.
100 tablettes numérique vont être mises à disposition de jeunes de plus de 11 ans dans les 9 communes rurales de la CAPA et une poste d’animateur en informatique sera ouvert pour l’encadrement du dispositif.
Le CIAS travaillera en coopération avec ses partenaires : État, Falep, U Liamu Gravinuncu et MILO.
Le coût prévisionnel est de 65 000 € assumé à part égale entre le CIAS du Pays Ajaccien et l’État.
Les publics les plus fragiles sont particulièrement touchés par la fracture numérique qui s’est installée au fil du temps. De nombreux jeunes résidant sur le territoire de la CAPA ne disposent pas d’outils/connexion numériques, ou s’ils sont dotés, doivent être accompagnés dans la prise en main de l’outil et des usages liés au numérique.
L’objectif de l’action est de prévenir le décrochage scolaire par la réduction de la fracture numérique :
– Lutter contre la fracture numérique liée au coût important de l’achat d’un ordinateur ou d’une tablette
– Lutter contre la précarité et favoriser le raccrochage scolaire
– Développer l’implication citoyenne des jeunes qui seront aidés (participation à des ateliers éducatifs, investissement bénévole,…).
En pratique, des ateliers éducatifs seront réalisés autour de deux thèmes :
- Thème 1 : formation des jeunes au danger des réseaux, liens vers les sites pertinents et mise à disposition de documentation
- Thème 2 : sensibilisation des parents et des enfants aux violences et au harcèlement en partenariat avec l’Éducation nationale, la Falep et U Liamu Gravinuncu et en lien avec le conseil consultatif
Le CIAS cherchera également à susciter le participation citoyenne des plus âgés (> 15 ans) en les incitant à s’investir dans des actions bénévoles au bénéfice des plus jeunes ou d’autres publics (séniors, précaires, etc.).
Le projet s’inscrit pleinement dans la prévention et la lutte contre la pauvreté en visant à réduire le nombre de jeunes en risque d’exclusion numérique par l’initiation et/ou la formation à l’utilisation d’un ordinateur et à l’accès « internet ».
Il renforcera également les actions en faveur de la parentalité en sensibilisant les parents sur les opportunités et les risques liés à l’usage d’Internet.
Les jeunes seront en capacité d’être autonomes par rapport à l’éducation en distanciel.
Action 2 : extension et uniformisation des pratiques des professionnels pour prévenir le renoncement aux droits sociaux
La seconde action vise à former les travailleurs sociaux et personnels d’accueil, à créer de nouvelles permanences sociales avec des accès délocalisés dans une logique « d’Aller vers » et à développer des partenariats avec les opérateurs sociaux pour améliorer l’efficacité de la réponse et réduire les temps de traitement.
Les bénéficiaires de l’action seraient des familles à faibles revenus en rupture de droits, habitant les 9 communes rurales de la CAPA.
Les partenaires attendus sont l’État, la Collectivité de Corse, la CAF, la CPAM, la Carsat, la MSA, Pôle emploi, la Mission locale, le défenseur des droits, les bailleurs sociaux, les acteurs associatifs, les opérateurs privés de proximité,…
Le coût prévisionnel est de 65 000 € : 82500€ par le CIAS du Pays Ajaccien et 67500€ par l’État.
Le non-recours aux droits est un facteur de fragilisation des populations les plus modestes. Ne pas bénéficier en partie ou en totalité des aides sociales vulnérabilise sinon appauvrit de nombreux ménages. Le non-recours met en cause notre modèle social, parce qu’il traduit une forme d’incapacité à rendre effectifs les droits créés, alors que des attitudes de méfiance peuvent être alimentées entre nos concitoyens qui contribuent à la protection sociale par leur travail et ceux qui en bénéficient. Dans ces conditions, la lutte contre le non-recours devient un objectif essentiel de préservation de la cohésion sociale et figure parmi les priorités politiques. Elle est au cœur de l’engagement de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté.
En pratique, 3 axes seront développés :
- Axe 1 : Former 10 travailleurs sociaux et 7 personnes d’accueil
- Axe 2 : Créer de nouvelles permanences sociales avec des accès délocalisés dans une logique « d’Aller vers » dans le cadre d’une nouvelle stratégie de communication
- Axe 3 : Développer des partenariats avec les opérateurs sociaux pour améliorer la qualité de la réponse et réduire les temps de traitement
Avec l’engament humain de 2,5 équivalent temps plein, des actions de formation et de communication, le CIAS espère la réintégration de 300 à 400 familles dans leurs droits, renforcement et harmonisation des pratiques des professionnels, association des opérateurs sociaux pour accélérer les prises en charge.

Pascal Lelarge, Préfet de Corse
Laurent Marcangeli, Président de la CAPA
David Frau, Vice-Président du CIAS
Barbara Serreri, Directrice du CIAS
Les démarches déjà engagées
• Procédures d’accueil et d’accès aux droits revues
• Règlements d’aide repensés avec plus de souplesse
• Actions d’animation gratuites
• Formation spécifique des personnels d’accueil
• Développement de nos dispositifs et outils d’aide et d’accompagnement : épicerie, boutique puériculture, cartes alimentaires, service social de location de véhicule, création d’un pôle jeunesse…etc.
• Mise en place d’un accompagnement personnalisé des publics les plus fragiles
• Recours aux aides financières : ¼ des aides sont mobilisées pour palier la non perception des droits ou le retard de perception consécutif aux délais de versement des allocations, pension retraite, IJ, …etc.
• Utilisation du numérique : ateliers sur utilisation des appareils mais aussi, accompagnement dans la
réalisation de certaines demandes, notamment demande de logement
2018-2019 au CIAS en quelques chiffres

En moyenne sur les deux années 2018 et 2019, le CIAS, c’est :
95 000 contacts par an : 52% ont entre 26 et 60 ans, 42% ont plus de 60 ans et 6% ont moins de 25 ans.
34 000 repas livrés au domicile des personnes âgées
11 300 participations à des animations séniors
7 800 paniers alimentaires pour les séniors
5 000 familles reçues
3025 accompagnements individuels réalisés par le service social
1 000 séniors adhérents au service animation
860 personnes reçues et 500 dossiers d’aides légales instruits
800 familles soutenues par des aides alimentaires, jouets, colis, en fin d’année
676 aides financières et cartes alimentaires
673 ateliers-réunions, activités et animations
350 dossiers de demande de logement social
330 aides matérielles à la Boutik puériculture
300 jeunes qui participent aux activités et MDJ
200 personnes domiciliées
102 personnes suivies pendant la canicule
50 ateliers collectifs de soutien à la parentalité
8 grandes manifestations avec plusieurs centaines de participants : Semaine Bleue, Marché des Jeunes, Orange Days, plusieurs Festivités de fin d’année, Colloque sur le public invisible dédié au travail social